Des leaders d’opinion, des libéraux nationaux et internationaux, se succèdent pour la promotion de la thèse du « deal » et de Fayulu comme vrai vainqueur à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018. Après Mgr Ambongo et la prestation de Mgr Monsengwo dans le cadre de « Grandes conférences catholiques, c’est le tour de Stéphanie Wolters d’evaluer les 100 jours et de semer le doute sur la légitimité du pouvoir de M. Tshisekedi. Je réagis à cette dernière prestation pour dénoncer une propagande destinée à créditer la thèse d’une victoire présidentielle volée au vrai vainqueur.
L’évaluation de Stéphanie Volters auprès de RFI le 6 mai relève des contraintes auxquelles le Président Felix Tshisekedi fait face du fait d’avoir signé un deal avec Kabila et bien d’autres insinuations erronées.
Soit que cette analyse comporte des erreurs de jugement rectifiables avec la bonne information, soit qu’elle est instrumentale à bon escient pour conforter la thèse de la victoire de Fayulu. J’apporte ici quelques éclaircissements.
Primo, dans les 100 jours, le président Tshisekedi n’essaie pas de poser de grands actes : il a posé de grands actes. La libération des prisonniers politiques, la suppression des cachots des services de sécurité, la liberté d’expression, l’indépendance de la justice, la lutte contre la corruption, en plus des infrastructures routières réalisées, sont en accord avec la promesse de l’État de droit, programme sur lequel M. Tshisekedi a été élu.
Secundo, le Président Tshisekedi est bien conscient qu’il a été élu et qu’il est légitime et non le contraire. Il n’a pas fait un « deal » pour fausser le résultat électoral; il a été candidat à l’élection présidentielle et non responsable de l’organisation du scrutin. C’est lui qui a été proclamé par la Cour Constitutionnelle le gagnant de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018. Ceux qui ont contesté sa victoire n’ont pas été capables d’apporter une preuve convaincante de leur thèse devant la justice congolaise. Donc, un deal politique qui a mis à l’écart le vrai vainqueur, ce n’est pas évident.
Tertio, Felix Tshisekedi n’a pas besoin de centraliser tous les pouvoirs pour fonctionner, il a besoin que les institutions nationales soient mises en place et deviennent effectivement fonctionnelles. Ces institutions, même si elles comportent des éléments du FCC en majorité, elles ne sont pas nécessairement des contraintes au programme du Président.
Car en réalité, le FCC en coalition avec le CACH sera une force nationale derrière le programme de FATSHI pour l’accompagner et non pour contraindre ses élans. Il pourrait y avoir des résistances à certains égards, mais il faudra aussi compter sur la flexibilité du Président à affronter des cas conflictuels dans cette coalition. On ne doit pas minimiser la capacité des Congolais à résoudre des problèmes internes entr’eux …
Je considère donc que l’évaluation de Stéphanie Wolters occulte les réalisations combien importantes du Président Félix dans un contexte où il n’a pas encore mis en place tout son personnel et où les nouvelles institutions ne sont pas fonctionnelles.
N’en déplaise aux propagandistes de tous bords et a toute la propagande libérale, Tshisekedi est conscient qu’il a été élu et qu’il est légitime. Ce n’est pas un président improvisé.
Bien avant les élections du 30 décembre 2018, Il a été au centre de toutes les tractations pour rassembler l’opposition dans une plateforme. Il a été le Président du Rassemblement, la grande plateforme de l’opposition congolaise formée au terme du conclave de Genval, en Belgique. Il a été le président de l’UDPS, le parti de l’opposition démocratique, vieille de 38 ans de lutte et plébiscité par tous les partis d’opposition congolaise comme étant le leader de l’opposition et donc le parti dont le leader s’imposait comme le candidat commun de l’opposition, n’eut été la tricherie de Genève, qui a consacré faussement Martin Fayulu « candidat commun de l’opposition » à l’élection présidentielle.
Et donc, ce n’est pas l’élection de Tshisekedi qui est une surprise pour tous les Congolais de bonne foi, mais bien celle de Fayulu. La légitimité de Tshisekedi est réelle. C’est un antidote à la magie de Genève qui a lancé Fayulu comme candidat commun. Le leadership tout comme la transition elle-même ne s’improvisent pas. Tshisekedi, avec l’UDPS, y a été mieux préparé que Fayulu.
Si dans les 100 jours où il n’a pas encore tous ses moyens, Félix Tshisekedi vient de réaliser de grands travaux et amorcé des bases de l’État de droit, que ne fera-t-il pas lorsque toutes les institutions seront fonctionnelles et tout son personnel mis en place ?
Rupture ou continuité ?
Nous sommes ici en présence d’une transition conduite par M. Tshisekedi, ou les anciens, membres du FCC, se mêlent aux nouveaux membres du CACH, voire d’autres plateformes, tous des nationaux, détermines à accompagner FATSHI dans son programme du développement national. La locomotive a changé et c’est cela l’essentiel. Les wagons, anciens et nouveaux trainés par elle, vont dans la même direction; celle du développement national. Qu’on arrête la fausse propagande, attendons voir se réaliser ce miracle congolais où, anciens et nouveaux fusionnent sous un leader démocrate, pour promouvoir l’intérêt général.