
Passé le moment de l’étonnement, les mêmes Kinois se sont mis à se rappeler certaines séquences de l’histoire de cette Tour qui était présentée, à sa conception et au début de sa réalisation, comme devant concurrencer la Statut de la liberté aux Etats-Unis d’Amérique ou la Tour Eiffel de Paris.
Le premier constat fait par ceux qui ont encore de la mémoire et qui ont eu à visiter ce nouvel espace ouvert au public est son état d’un ouvrage inachevé, impropre à recevoir une manifestation festive et faisant ressortir par conséquent le caractère précipité de la décision de l’exploiter. Comme tout œuvre destinée à immortalisé un idéal ou à contribuer à l’urbanisation de la cité, la Tour de l’Echangeur de Limeté a été conçu et intégrée dans un plan, un ensemble architectural et urbanistique cohérent. En effet, ce site, conçu à l’époque de la Deuxième République, devait être à son achèvement une merveille pour la capitale, avec le monument de Lumumba placé au Sommet de la Tour – et non à l’endroit où il est érigé actuellement – servie par un enchevêtrement harmonieux de Boulevards Lumumba et Kikwit (actuellement une simple avenue). Ce Boulevard Kikwit devait passer devant la Fikin et traverser plusieurs communes dont Limeté, Lemba, Ngaba, Makala, Bumbu, Selembao, Bandalungwa, Ngaliema avant de terminer son parcours au niveau de la Socimat, en jonction avec le Boulevard du 30 Juin. De là, on rejoignait facilement le Mont Ngaliema, alors site de la Présidence de la République.
Une Tour qui devait booster le tourisme à Kinshasa
Dans sa version initiale, la Tour de l’Echangeur de Limeté avait pour vocation de promouvoir le tourisme dans la capitale. Pour son aménagement, plusieurs constructions devaient être détruites tout autour pour élargir le périmètre de sa concession. Un complexe commercial ultra-moderne devait y voir le jour. Avec ce complexe, il était également question de promouvoir l’art africain par l’érection, à l’intérieur de la Tour, d’un musée national d’œuvres d’arts congolais, africains et – pourquoi pas – étrangers. Cet aménagement prenait aussi en compte l’affluence importante des piétons et des véhicules qui devaient fréquenter impérativement ce site touristique. Il va de soi qu’un tel site devait obligatoirement faire partie du patrimoine culturel du pays.
Mais à l’analyse des manifestations qui s’y déroule actuellement, chaque fin de semaine, on a l’impression que le « Projet la Tour de l’Echangeur de Limeté » est achevé, alors qu’on reste loin du compte. Particulièrement avec le bouchon provoqué par l’agglutinement des véhicules autour de l’Echangeur et la sécurité des piétons qui n’est pas garantie par un dispositif particulier.
SAKAZ
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