Déguerpis depuis la semaine dernière dernière sans ménagement de la place de la Gare centrale, pour être installés provisoirement à la place Le Royal, sur une décision de l’Hôtel de ville de Kinshasa pour de raisons de modernisation de la ville, les vendeurs de l’ancien marché de souvenirs dit « Bikeko » sont aux abois. Alors qu’ils comptaient sur la manne que vont drainer les festivités du Cinquantenaire pour renflouer leurs maigres économies avec l’arrivée de plusieurs délégations et touristes, les marchands craignent que cette commémoration se fasse à leurs dépens.
Ce site peu accessible, non aménagé et inhospitalier, compris entre les immeubles de l’ex Garde civile, Ex Ofida, Mongala, Aruwimi, ne leur permet pas d’exposer comme il se doit leurs créations.
De l’inhospitalité, ce terrain vague sert depuis les débuts de travaux de la modernisation du boulevard du 30 juin, de dépôt du matériel et des matériaux de construction. Sur le plan sanitaire, le site ne dispose pas d’installations sanitaires viables. Pour des besoins primaires, ils sont obligés de le faire dans la nature et à ciel ouvert, au risque de favoriser la propagation des maladies.
Interrogé hier par Le Phare pour connaître la marche des affaires de ces jours sur leur nouvel emplacement, Kabombo, délégué syndical de la Confédération syndicale du Congo qui travaille sur ce marché depuis trois décennies, se plaint de peu de fréquentation. Pour ce dernier, les affaires sont au ralenti. La cause principale pour ce père de famille, c’est essentiellement l’absence de la clientèle habituelle, composée d’expatriés pour la plupart.
Par ailleurs, tous ceux qui sont en quête des souvenirs du Congo ne savent pas où se les procurer. Sur le plan du travail, Kabombo a épinglé l’absence de dépôts qui auraient dû permettre aux artisans d’entreposer leurs marchandises, aujourd’hui laissés à la merci des intempéries par manque de hangars confortables. Ce qui les empêche de bien faire le travail.
A l’heure actuelle, en ce qui concerne les hangars, c’est sous les arbres ou sous le soleil que tout se négocie.
Dans la foulée, ce dernier a dénoncé le peu d’intérêt et de soutien dont bénéficie cette corporation qui valorise le génie congolais de la part des pouvoirs publics, en particulier du ministère de la Culture et des Arts. Ils ne comprennent pas que l’on attache beaucoup d’importance à la musique au détriment d’autres expressions artistiques, dont l’art traditionnel constitue à leurs yeux le patrimoine immortel du Congo.
Ainsi, pour ce marché créé en 1958 dans la capitale et qui va d’un coin à un autre, les artisans plaident pour que l’Etat congolais leur trouve un site définitif. Parce que, au même titre que toutes les richesses du sol et du sous-sol dont regorge la Rdc , ce marché qui représente la plus grande diversité artistique de toutes les provinces du pays est une source sûre d’entrée de devises.
A.Vungbo