Monusco : la gaffe de trop à Kasindi !

Alors que les casques bleus de la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo), accusés d’avoir fait usage de leurs armes face aux populations civiles lors le lundi 25 et le mardi 26 juillet 2022 à Goma et Butembo, avec à la clé le bilan macabre de 15 morts, dont 12 civils et 3 soldats onusiens, était encore bénéficiaire du doute quant à leur responsabilité dans ces
événements malheureux, l’incident du dimanche 31 juillet à Kasindi est perçu comme la gaffe de trop à leur passif. En dépit des excuses de leur hiérarchie au gouvernement et au peuple congolais, la comptabilité macabre de trois Congolais tués et de 15 autres blessés par leurs balles est impardonnable.

Le fait est d’autant révoltant que les casques bleus auteurs de cette bavure, que l’on dit être revenus des vacances dans leur pays d’origine, à savoir la Tanzanie, avaient refusé de se soumettre au contrôle de routine à ce poste frontalier séparant la RDC de l’Ouganda. Par ailleurs, aucun danger apparent ne les menaçait directement pour qu’ils en arrivent à leur usage de leurs armes.
D’aucuns pensent que leur volonté délibérée d’opérer un passage en force dans le contexte actuel de fortes tensions entre eux et les populations civiles congolaises, qui s’estiment trahies par une Monusco soupçonnée de duplicité avec les forces négatives depuis son récent aveu d’impuissance face au mouvement terroriste M23.
A cet effet, des interrogations se bousculent dans les esprits des Congolaises et Congolais.
Pourquoi ces casques bleus ont-ils refusé de se laisser contrôler s’ils n’avaient rien à cacher ? Pourquoi ces soldats de la paix ont-ils rafalé délibérément sur la foule ? Qui leur a donné l’ordre de tir ? Leur nervosité à la frontière d’un Etat indépendant et la facilité avec laquelle ils ont appuyé facilement sur leurs gâchettes couvriraient-elles un agenda caché ? Le contingent de véhicules
blindés était-il sans reproche ?
Avec ce qui s’est passé dimanche à Kasindi, il va être difficile de calmer les esprits surchauffés des Congolaises et Congolais. Khassim Diagne, le représentant spécial adjoint de la Monusco aura beau soutenir qu’il est interdit aux Casques bleus de tirer sur des populations civiles non armées, son discours aurait désormais du mal à passer. De même, les appels à l’apaisement de Jean La Croix,
Secrétaire général adjoint de l’Onu chargé des opérations de maintien de la paix, actuellement en séjour en territoire congolais, auront très peu de chance de tomber dans les oreilles désormais bouchées de nos compatriotes face aux chapelets de bonnes intentions des gestionnaires des casques bleus.
Réclamé dans un climat de tension, le retrait de la Monusco de la RDC
risque de se passer dans la grande précipitation. A qui la faute ?
Kimp

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