Après une tournée dans les pays de la sous-région et de passage à Kinshasa pour exprimer le soutien de son pays au gouvernement congolais dans ses efforts de mettre fin au drame humain qui se joue à l’Est du pays et pour le rétablissement de la paix rompue, marquée par la prise de Goma et ses environs par les rebelles du M23 le 20 novembre dernier, Johnnie Carson, Secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires africaines a animé, mercredi 28 novembre, une conférence de presse au Centre culturel américain de Kinshasa.
Trois points ont figuré au centre de cet échange avec la presse, notamment : affirmer haut et fort le principe de l’intangibilité des frontières de la Rd Congo héritées de la colonisation ; exiger l’application intégrale de l’accord de Kampala du 21 et 24 novembre conclu sous l’égide de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL) par le gouvernement congolais ainsi que par le M23 qui sont cruciaux pour le retour de la paix, enfin plaider pour un rétablissement rapide de la paix et de la sécurité dans la sous-région pour un développement économique.
Au premier point, le diplomate américain a indiqué qu’il n’était de l’intérêt de personne, individu ou pays, de profiter de cette situation trouble pour balkaniser la Rd Congo qui doit être respectée dans ses frontières comme Etat souverain. Que ceux qui interfèrent dans les problèmes internes de la Rd Congo se gardent de fournir de solutions politiques pour tirer profit de ses richesses de manière indue.
Le M23 doit déposer les armes
S’agissant du second point, Johnnie Carson a avec instance, martelé que le M23, au terme de l’accord précité, doit absolument se retirer de régions qu’il occupe pour s’engager véritablement à appliquer cet accord et saisir cette occasion pour tourner la page et mettre fin aux souffrances des populations civiles.
Ce mouvement rebelle doit saisir là une opportunité lui offerte pour que ses doléances, si elles sont légitimes, soient traitées dans un cadre politique approprié sans recourir à l’option militaire. A défaut de cela, a prévenu le diplomate américain, si le M23 n’arrête pas de défier les 12 pays de la région et la communauté internationale, il risque de tout perdre et de se mettre tout le monde sur le dos.
Quant aux personnes, auteurs de crimes contre l’humanité et autres cadres et personnalités qui se cacheraient derrière ce mouvement, identifiés au cours de 10 dernières années, ils devront à tout prix, tôt ou tard, répondre de leurs actes devant les tribunaux compétents. Enfin, à propos des sanctions qui frappent certains responsables de M23, nous croyons qu’elles sont appropriées et importantes (gel des avoirs et interdiction de voyager), a-t-il déclaré. Cela permet de les stigmatiser et de jeter un discrédit sur eux.
Rétablir les pouvoirs publics partout
Enfin, sur le troisième volet de sa mission, Johnnie Carson a avoué que le retour de la paix et de la stabilité à l’Est de la Rd Congo ne devront pas seulement profiter à la Rd Congo mais aussi à l’ensemble de ses voisins. Pour lui, tous les pays de la sous-région devront aller dans un mouvement d’ensemble vers plus de stabilité et le développement. Pour ce faire, il est impératif que les leaders travaillent pour rétablir la confiance entre eux et leurs populations. Il est important que tous les leaders de la sous-région partagent une vision commune de paix et de développement économique.
Par ailleurs, a-t-il soutenu, le gouvernement de la Rd Congo doit tout faire pour étendre son pouvoir sur tout son territoire, spécialement dans cette partie du pays, afin d’assurer à toute sa population la sécurité qu’elle mérite.
Pour terminer, à une question sur le mandat de la Monusco, le diplomate américain a estimé que celui-ci ferra nécessairement l’objet d’une évaluation le moment venu par le Conseil de Sécurité au vu de l’évolution de la situation sur le terrain.
Anaclet Vungbo