En dépit de la répression sanglante de la marche du 21 janvier 2018 ayant causé la mort tragique de l’aspirante religieuse, Thérèse Dechade Kapangala à l’intérieur de leur paroisse, les fideles de l’église catholique Saint François de Sales, dans la commune de Kitambo, ont de nouveau répondu à l’appel des laïcs catholiques du dimanche 25 février 2018.
Comme, il fallait s’y attendre, leur marche pacifique a été
violement réprimée par les forces de l’ordre qui ont utilisé des
balles réelles et des gaz lacrymogènes pour étouffer ladite
manifestation.
Plusieurs blessés légers ont été signalés à l’issue de l’affrontement
entre les hommes en uniforme et les manifestants.
Présent à la paroisse Saint François de Sales comme le 21 janvier
2018 pour participer à la manifestation, le député national Delly
Sesanga n’a pas été épargné par les policiers et militaires déployés
sur le lieu pour réprimer les manifestants.
Visiblement révolté, l’élu de Luiza a dénoncé cette énième répression
violente contre des chrétiens qui voulaient manifester pacifiquement,
muni de chapelets, bibles …
Pour le président de l’Alternance pour la République cette entrave à
la liberté de manifester démontre, si besoin en était encore,
l’instauration d’une dictature militaire en République Démocratique du
Congo par le pouvoir en place
Il a loué la bravoure de la population en général et de celle de
Kitambo en particulier, qui s’est mobilisée en dépit des morts
enregistrés lors des précédentes manifestations pour défendre son
droit de manifester reconnu dans la Constitution.
Auteur de la loi sur les manifestations publiques, Delly Sesanga a
pointé un doigt accusateur sur le président de la République et le
speaker de l’Assemblée Nationale, dans le flou artistique entretenu
sur la promulgation de sa loi sur les manifestations publiques
adoptées par les deux chambres du parlement congolais.
Il a fait remarquer que le chef de l’Etat et le speaker de la chambre
basse du parlement sont contradictoires sur la procédure relative à la
promulgation de la loi sur les manifestations publiques.
Le président de l’Envol estime que toute la procédure législative
sur la promulgation de sa loi est corrompue
« A l’état actuel, rien ne peut justifier la non promulgation de la
loi sur les manifestations publiques », a-t-il affirmé, avant de
dénoncer le manque de volonté politique du pouvoir en place de
garantir les libertés publiques.
Il a balayé d’un revers de la main la raison avancée par l’autorité
urbaine, notamment le refus des organisateurs de répondre à son
invitation pour justifier l’interdiction de la marche.
A ce sujet , Delly Sesanga a souligné que la loi n’interdit pas aux
organisateurs de se faire représenter par leurs avocats que le
gouverneur avait sans motif valable refusé de recevoir pour fixer
l’itinéraire de la marche.
Il a rappelé la décision liberticide prise par André Kimbuta
interdisant les manifestations publiques jusqu’à nouvel ordre, en
violation de la Constitution.
Tout en démontrant que sa loi offre un cadre légal pour mettre
chacun devant ses responsabilités, l’ancien ministre du Plan sous le
schéma 1+4 a déploré l’impunité en faveur des autorités urbaines,
municipales et policière qui participent à la répression des
manifestations publiques.
Pourtant, la loi sur les manifestations publiques initiées par le
député national Delly Sesanga prévoit le délit d’entrave pour les
autorités.
ERIC WEMBA