
A l’en croire, en effet, ce n’était pas une mutinerie, mais plutôt une attaque terroriste. « Les détenus vivent dans des conditions carcérales acceptables, et ne s’en sont jamais plaints. En plus, ils sont en parfaite harmonie avec l’administration pénitentiaire où règne un climat de respect mutuel. La prison centrale de Makala n’a jamais connu de rupture de stock en termes de nourriture ou en produits pharmaceutiques », soutient le directeur Kabisa.
Cette autorité poursuit que cette attaque visait également le directeur de la prison, car « son bureau compte parmi les compartiments incendiés ». Donc, on ne peut rien reprocher au ministre de la Justice en tant que propriétaire des établissements pénitentiaires où ses services ne font que gérer au quotidien l’administration. Toutefois, la fausse note constatée dans cette attaque terroriste, c’est le fait que la police commise à la garde de la prison, dit-il, « n’a ni appelé le secours, ni répondu à l’appel du directeur Thaddée ».
Par ailleurs, lorsque l’assaut a été lancé vers 3h00’ du matin, des sources ont appelé le directeur et ce dernier a réveillé toutes les autorités. Affirmant être animé d’un sens élevé de patriotisme, de responsabilité et de spontanéité, il estime que la prison n’était concernée ni de loin ni de près dans cette affaire. Au contraire, le directeur est aussi victime parmi tant d’autres.
Mesures de sécurité
renforcées
Alors que la grande question demeure : comment ces terroristes sont-ils parvenus à entrer dans ce site hautement sécurisé, à visiter tous les pavillons, chasser les détenus de leurs cellules et à dynamiter le bâtiment administratif dont le bureau du directeur, ce, sans la moindre résistance, le directeur a fait savoir qu’au regard de cette situation, le gouvernement a renforcé les mesures de sécurité dans cette prison où la police militaire (PM) est venue en appui aux policiers. « Chose revendiquée depuis belle lurette pour prévenir de pareilles circonstances dramatiques » a-t-il fait savoir.
Notons toutefois, de sa part, que des centaines de prisonniers évadés sont déjà de retour à la Prison centrale de Makala, après avoir erré dans la ville de Kinshasa. Parmi eux, des femmes qui occupent le pavillon 9.
Tshieke Bukasa