« Le Phare » s’est fait l’écho, dans son édition d’hier mardi 18 juin, de la situation inconfortable dans laquelle se trouvent, depuis un certain temps, des citoyens congolais ayant choisi l’Inde comme leur seconde partie pour des raisons diverses : études, commerce, soins médicaux, travail, formation professionnelle ou recyclage, etc.
Le dernier cas en date qui révolte la communauté congolaise et africaine est celui de 21 jeunes compatriotes arrêtés arbitrairement et jetés en prison alors qu’ils avaient volé au secours de l’un d’entre eux victime d’une agression aux relents xénophobes. Dans sa livraison susvisée, le quotidien de l’avenue Lukusa a fait état de l’attente, par la diaspora congolaise installée en Inde, d’une réaction rigoureuse du gouvernement congolais en direction de son homologue indien au sujet des tracasseries administratives, policières et autres auxquelles elle est soumise au pays de Ghandi. « Le Phare » a déploré, au passage, l’apathie de notre diplomatie face aux cas des Congolais en danger en territoire étranger.
Contrairement à son mutisme traditionnel, Kinshasa vient de réagir promptement au grave incident du samedi 15 juin 2013 où 21 étudiants congolais ont été arrêtés et jetés en prison pour avoir cherché à porter secours à l’un des leurs, qui était passé à tabac par un groupe d’Indiens, alors qu’il attendait calmement un moyen de transport à un arrêt de bus. Mais, contre toute attente, les 21 étudiants sont
accusés de vols et de profanation des dieux indiens.
Hier mardi 18 juin en effet, le Vice-ministre des Affaires
Etrangères, Célestin Tunda, a convoqué dans son cabinet de travail
l’ambassadeur de l’Inde en République Démocratique du Congo, Sem
Manohar Ram, avant de lui remettre une lettre de protestation du
gouvernement congolais en rapport avec les événements du samedi 15
juin. Dans cette lettre, les autorités congolaises exigent la
libération immédiate et sans condition des étudiants mis aux arrêts et
transférés dans une prison. Elles demandent également à leurs
homologues indiennes de bien vouloir les soumettre à un contrôle
médical afin de s’assurer de leur bon état de santé, d’engager des
poursuites judiciaires contre leurs agresseurs, de prévoir des
dommages et intérêts pour la réparation des préjudices moraux et
matériels leurs causés.
Kinshasa attend également de New Delhi des excuses officielles suite
aux bavures policières du samedi 15 juin 2013 à l’endroit des
étudiants congolais.
Il a été donné d’apprendre qu’en sus de la protestation du
gouvernement congolais à partir de Kinshasa, une action similaire a
été amorcée à New Delhi par l’Ambassadeur de la RDC en direction du
ministère indien des Affaires Etrangères, auprès duquel il a déposé
une note de protestation. Solidaires de la RDC, les ambassadeurs
africains basés à New Delhi ont, de leur côté, fait également le
déplacement du ministère indien des Affaires Etrangères pour protester
contre ce qui venait d’arriver aux étudiants congolais.
Les parents des victimes invités au calme
Apparemment anodin au départ, le dossier des étudiants congolais
arrêtés et emprisonnés en Inde est en train de prendre de l’ampleur.
Car, en marge des protestations officielles, des parents des victimes
restés à Kinshasa ont assiégé hier le cabinet du vice-ministre des
Affaires Etrangères pour s’inquiéter du sort de leurs enfants en
séjour d’études en Inde. Me Célestin Tunda les a invités au calme et
promis que le gouvernement congolais allait s’investir totalement dans
ce dossier afin de lui trouver rapidement un heureux dénouement.
Il est à espérer qu’avec les pressions diplomatiques combinées des
autorités congolaises et des diplomates africains en poste à New
Delhi, les 21 étudiants congolais actuellement condamnés à vivre entre
les quatre murs d’une cellule pourraient recouvrer incessamment leur
liberté. C’est le lieu de saluer, pour une fois, le courage et la
célérité de la machine diplomatique congolaise dans la gestion d’un
dossier lié aux violations des droits des citoyens congolais à
l’étranger. Est-ce le réveil d’une diplomatie qui a souvent fermé les
yeux sur les cas des citoyens congolais régulièrement malmenés dans
des pays d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Europe ? Difficile de le
croire. Il faudrait attendre d’autres dossiers de congolais traités
comme des chiens galeux et pris en charge par le gouvernement
congolais pour se convaincre de la rupture avec un passé indigne d’un
Etat qui aspire à jouer un rôle moteur dans le concert des nations.
Voici, à toutes fins utiles, la liste des 21 étudiants congolais
actuellement privés de liberté en Inde : 1. Bienfait Kazadi ; 2. Eddy
Kabengele ; 3. Paulin Nduba ; 4. Christian Nduba ; 5. Fridolin Mukeba
; 6. John Kalamba; 7. Audrey Kanku; 8. Patrick Mbwete; 9. Gustave
Betofe; 10. Peguy Lobo; 11. Alain Mubembe; 12. Daniel Maboso; 13.
Diego Bobo; 14. Jenny Kokopa; 15. Patou Pwela; 16. Joël Vumi; 17. Andy
Loko; 18. Mike Mayunga; 19. Emilia Mayunga; 20. Merveille Lume; 21.
Manu Tshibuyi.
Kimp