Une forte tension règne depuis le dernier week-end à l’Institut National des Arts. Professeurs, étudiants et agents administratifs se trouvent pratiquement sur pied de guerre, suite à la nouvelle menace de déguerpissement que fait peser la BIB, qui revendique la propriété de l’ex-hôtel Astoria. On rappelle que cet établissement d’enseignement supérieur l’occupe sur décision du gouvernement, depuis l’époque Mobutu, en compensation de son site Cultrana au pont Kasa- Vubu, détruit en 1988 au profit de la construction du stade « Kamanyola », aujourd’hui stade des Martyrs.
Cette décision, d’après le Directeur général de l’Institut National des Arts, le professeur Yoka Lye Mundaba, stipulait qu’ « en attendant que le Conseil Exécutif trouve un autre immeuble pouvant abriter les différents services de l’INA , le Président-Fondateur du MPR , Président de la République , a décidé que l’INA occupe l’immeuble ex-ASTORIA et ce, jusqu’à nouvel ordre ».
Face à la presse le samedi 17 novembre 2012, le numéro un de l’INA a souligné que cette décision du feu maréchal a avait été entérinée par le gouvernement MUZITO. Par conséquent, la mise en demeure de 7 jours adressée à l’INA, pour la énième fois, par la Société BIB est perçue par les membres de la communauté de cette institution d’enseignement supérieure comme une provocation.
« Trop, c’est trop » : clament les étudiants et les membres des corps académiques et administratifs de l’INA, toutes catégories confondues, pour exprimer leur colère face à ce qu’ils considèrent comme des tentatives récurrentes de spoliation de leurs bâtiments par la société BIB, ce qui trouble le fonctionnement des activités scientifiques, académiques et administratives.
Rassemblé dans l’enceinte de leur institut, la communauté de l’INA a, dans une déclaration lue par le président de la délégation syndicale, Abel Futukila Mulopo, dénoncé sans ambigüité le « Protocole d’accord » signé dans le passé par un ancien responsable intérimaire de l’INA, alors qu’il n’avait aucune qualité, réduisant curieusement cet institut à l’état de locataire.
L’INA considère qu’un tel Protocole d’accord est nul et sans effets. Tout en réaffirmant sa confiance aux institutions du pays, la communauté de l’INA a sollicité l’intervention du Président de la République pour qu’une solution définitive soit trouvée, en dotant l’une des meilleures écoles d’Arts en Afrique d’un campus propre, sur le terrain lui attribué par le ministère de l’Urbanisme et Habitat, dans l’enceinte de l’Institut Technique Agricole de Mombele, dans la commune de Limete ou dans l’ancien site TEMBE NA TEMBE, dans la commune de Lingwala.
Entre-temps, l’adresse du siège de la société BIB, que l’INA accuse de détenir un faux certificat d’enregistrement, reste un mystère. Affaire à suivre.
ERIC WEMBA