« Quels programmes pour l’audiovisuel congolais à l’avènement de la Télévision numérique terrestre (TNT) ?» : c’est le thème de la conférence-débat à laquelle Stéphane Kitutu O’Leontwa, Directeur général de Canal Congo télévision (CCTV) et de la radio liberté Kinshasa (RALIK), a convié le mardi 25 Novembre, le gouvernement congolais, l’autorité de régulation, l’organe d’autorégulation des médias ainsi que les professionnels de médias congolais. C’était pour échanger autour de nombreux défis que représente cette technologie pour les médias congolais. Défis auxquels la télévision congolaise est appelée à adapter et à y répondre pour ne pas plonger le pays dans un trou noir.
Cette manifestation a été organisée en marge du dixième anniversaire de ces deux médias qui appartiennent au Sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo. Basculement prévu selon la programmation du gouvernement congolais en juin 2015. C’est l’Hotel Africana Palace qui a été choisi comme cadre de cette manifestation.
Parmi les intervenants venus échanger avec la presse avant le débat, on a noté la présence de Tito Ndombi, Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), du professeur Bernard Munsoko Wa Bombe, Secrétaire exécutif de l’Observatoire des Médias Congolais (OMEC).
Hôte de la cérémonie, d’entrée de jeu, tout en remerciant tous ceux qui ont répondu à son invitation, Kitutu a planté le décor par une série de questions. La TNT oui, mais avec quel programme ou contenu ? Sur le plan technologique, quel équipement à la fois pour les diffuseurs et pour le public ? Qui va supporter le coût financier que va occasionner ce basculement d’une technologie à une autre, du système analogique au système numérique sur toute la chaîne de production ?, etc. Autant des questions soulevées par Stéphane Kitutu qui méritent de réponses claires et précises de la part de toutes les structures qui participent au bon fonctionnement des médias en République Démocratique du Congo.
Premier à prendre la parole, le président du CSAC est resté dans les prérogatives de son institution. Tito Ndombi a fait savoir que très souvent quand les décideurs africains et congolais en particulier abordent la question de la TNT, c’est généralement sur le plan technique et financier. Ils oublient ou ignorent à volonté la question de la qualité du contenu, pourtant primordial pour le public consommateur. D’où son inquiétude : basculer dans la TNT, c’est bien, mais avec quel contenu ? Pour lui, le contenu offert actuellement par les médias congolais laisse à désirer et est souvent de mauvaise qualité. . A son avis, la TNT qui représente pour les médias congolais une occasion, devrait les inciter à devenir plus compétitifs, capables de se réapproprier leur espace médiatique dominé par de productions étrangères, avec des programmes beaucoup plus captivants comme les sont les productions étrangères en diffusion. Pour ce faire, le président du Csac a encouragé la mise sur pied de véritables productions locales capables de rencontrer les attentes du public congolais. Et pour y arriver, Tito Ndombi a souhaité l’érection d’un fond d’aide à la production pour soutenir l’industrie télévisuelle locale, une des solutions selon lui pour produire des programmes de bonne qualité. Il est également revenu sur le marché de la publicité, premier pourvoyeur des moyens pour les médias. Dans ce chapitre, le président du Csac a souhaité qu’une réflexion soit mûrie pour une réorganisation de ce marché mais également une législation claire pour codifier ce secteur caractérisé par la précarité et une tarification à la tête du client.
Pour sa part, le professeur Bernard Munsoko, qui a centré son intervention sur la programmation proprement dite, il a renseigné que pour atteindre une bonne programmation attrayante, les médias congolais à basculer prochainement sur la TNT doivent se battre afin de refléter dans tous leurs programmes, l’identité culturelle à travers des productions de qualité. Notamment par une programmation qui tienne compte de sa diversité socioculturelle nationale; de la disponibilité horaire, cela du fait que la Rd Congo se trouve sur deux fuseaux horaires : Est et Ouest; la diversité linguistique, tenir compte de quatre langues nationales ainsi que du français ; l’équilibre de genres ; un budget conséquent et enfin, les moyens de production.
Perside Diawaku & VAN